Label : Cristal Records
Distributeur : Harmonia Mundi
Gérard Marais étudie la guitare classique avec Martial Faraill et travaille l’Harmonie et la Composition avec Suzanne Roussel.C’est pendant des études de Lettres Modernes à la Sorbonne qu’il rencontre les musiciens du Dharma Quintet, groupe qu’il intègre dès 1971. Remarqué par Michel Portal, il participe à l’enregistrement de
« Splendid Yzlement ».
Dans les années 80 se succèdent duos de musique improvisée (Raymond Boni, Joseph Dejean) petites formations (trio Levallet/Marais/Pifarely, trio de Stu Martin) et projets écrits comme le « BIG BAND DE GUITARES » dans lequel il rassemble les meilleurs guitaristes de sa génération tout styles confondus.
Il compose les premiers OPERA-JAZZ (La Baraque Rouge, Mister Cendron, Sextet). Dans les années 90, il crée plusieurs formations « thématiques »: le sextet Katchinas, le Quartet Opéra sur une relecture instrumentale de la musique composée pour l’Opéra « Mister Cendron », les cordes de « Natural Reserve », le trio avec Aldo Romano et Emmanuel Bex, le duo avec Renaud Garcia-Fons. Enfin ces dernières années, il s’est intéressé, souvent en compagnie de Michel Godard à la musique baroque. Il participe également à la grande aventure des Zhivaros, collectif de musiciens leaders, compositeurs, qui s’emploieront à décloisonner la scène musicale parisienne et ce pendant une décade, aux cotés de Didier Levallet, Henri Texier, Claude Barthélémy, Jacques Mahieux, Sylvain Kassap. Gérard Marais a concilié ses activités artistiques avec l’enseignement, au CIM de 79 à 83, puis il fonde le département jazz au Conservatoire de Bagnolet et de 1988 à 2010 il enseigne au Conservatoire National de Région de Lille.
Nouveauté.Voilà un disque qui vous fera peut-être écouter Gérard Marais comme vous ne l'avez jamais entendu. Lui qui a été de bien des aventures, du "Splendid Yzlement" de Michel Portal (1971) au collectif Zhivaro en passant par le Big Band de Guitares ou les duos avec Renaud Garcia-Fons ou Raymond Boni (sans parler de ses activités d'enseignant), le voilà revenu à un idiome plus classique, tant dans la forme orchestrale que dans les compositions ou le jeu des musiciens. Pendant des années, Marais a offert l'image d'un homme qui ne court jamais, que ce soit après les cachets, la gloire ou les notes, aussi n'est-il pas étonnant de le retrouver à la tête d'un quartette où il ne se départit pas de cette sérénité qui ne l'a jamais quitté. Tout est léché et fignolé dans cet "Inner Village", des compositions au son de la guitare, des arrangements à l'interprétation de quatre compères pour qui la différence de génération est un atout de plus. Si on connaît depuis longtemps les qualités d'Henri Texier (c'est toujours un régal de l'entendre comme sideman) et de Christophe Marguet, on découvre avec plaisir le jeu précis et inspiré du pianiste Jérémie Ternoy, benjamin de l'orchestre. Loin de toute virtuosité gratuite, on a l'impression ici que la musique coule d'une source intarissable...
" Si ses albums n'encombrent pas les bacs, Gérard Marais est pourtant l'une des figures les plus intéressantes de la musique actuelle en France, que sa discrétion n'empêche pas d'être porteur d'un univers à la poésie personnelle à travers des compositions soignées à l'esthétique impeccable (Le Rouge et le Noir) et d'une sonorité de guitare admirable de clarté et de fraîcheur. Ici en compagnie de Jérémie Ternoy, Henri Texier et Christophe Marguet, il signe un retour bienvenu que l'on ne saurait trop recommander d'écouter."
De "La belle vie" enregistré en duo avec Raymond Boni, en 1981, grâce à une prise de son de Jean-Marc Foussat, à "Natural Reserve" gravé en compagnie de Steve Swallow et Vincent Courtois en 2001, Gérard Marais a été un des guitaristes les plus actifs de la scène française. Membre des Zhivaros, collectif d'improvisateurs qu'il a fondé avec Henri Texier, Sylvain Kassap et Claude Barthélemy, il a enregistré aussi bien comme sideman (à titre d'exemple, l'excellent "Nimeño" de Jean-Marc Padovani, avec Enrico Rava) que leader: une dizaine d'albums gravés au travers de formules diverses et toujours avec des solistes de premier plan, du duo avec Renaud Garcia-Fons ("Acoustic songs", "Free songs") au Big Band de Guitares (avec notamment Claude Barthélemy, Philippe Deschepper ou Raymond Boni), mais aussi en trio avec Emmanuel Bex à l'orgue et Aldo Romano à la batterie ("Poisson nageur"), en sextet avec Louis Sclavis et Dominique Pifarely ("Est"), avec son quartet Opéra, en compagnie de François Corneloup et Vincent Courtois ou ce légendaire sextet réunissant Jean-François Canape, Yves Robert, Michel Godard, Henri Texier et Jacques Mahieux ("Katchinas", "Sous le vent"). Une série d'albums chroniqués en leur temps dans les magazines Jazz in Time puis Jazzaround, en parallèle à un Portrait européen et une interwiew réalisée lors d'un Jazz au Château à Oupeye (Jazz in Time n° 48, décembre 1993). Mais depuis "Natural Reserve" de 2001, plus rien en vue côté disque: c'est donc avec un plaisir sans limite qu'on retrouve le guitariste natif d'Enghien-les-Bains au sein d'un quartet de haut vol. A la contrebasse, Henri Texier, vieux complice du sextet comme des Zhivaros. A la batterie, Christophe Marguet, le bouillant batteur du Strada Sextet de Texier comme du quartet de Christophe Monniot avec Joachim Kühn (Jazz brugge 2010), mais aussi leader du quintet Résistance Poétique et du Reflections Sextet. Au piano, Jérémie Ternoy. Diplômé du Conservatoire de Lille, il a enregistré "Peaux d'âme" avec Jacques Mahieux et formé, en compagnie du contrebassiste Nicolas Mahieux (le fils de Jacques), un trio qui a déjà gravé les albums "Bloc" en 2008 et "Bill" en 2011. Former un quartet avec piano constitue une aventure nouvelle pour Gérard Marais qui n'avait encore jamais enregistré dans cette formule: une formule plus classique, avec une succession de solos encadrant l'exposé des thèmes mélodiques et moins de pédales d'effets qu'auparavant, pour retrouver la sonorité de la guitare dans sa parfaite limpidité. Au répertoire, une série de nouvelles compositions mais aussi de nouveaux arrangements de Serengeti de l'album "Natural Reserve", Le Rouge et le Noir du Quartet Opéra et les deux splendides mélodies Katchinas et Baron Noir du premier album du sextet. Avec une constante interactivité entre les quatre complices, on passe ainsi de thèmes frénétiquement rythmés (Baron Noir, Serengeti, Latin Breakfast) à des ballades lyriques (Quand les Mahs, Inner Village Song, Lomesome Queen, Think Nocturne) ou des mélodies délicieusement dansantes (Le Rouge et le Noir). L'accord entre guitare et piano est parfaite, tant dans les thèmes exposés à l'unison (Quand les Mahs) que ceux où le piano intervient en contrechant (beau solo sur Baron Noir) avec un soutien indéfectible d'Henri Texier (lumineux solos sur Quand les Mahs et Baron Noir) et de Christophe Marguet (à noter son jeu sur les toms pour clore la mélodie chantante de Katchinas). Un pur bonheur.
« Lire, écouter, voir » - Vendredi 3 Avril – 8H00 Et pour terminer, comme d’habitude, voici l’album jazz de la semaine ... Baron noir ... Et cette semaine, c’est le nouvel album du guitariste Gérard Marais que nous allons découvrir, un album haut en couleurs, marquant un tournant dans la carrière d’un guitariste inspiré qui tient depuis longtemps déjà une place importante dans le paysage jazzistique français ... Un album intitulé « inner village » sorte de retour aux sources pour celui qui depuis des années partage sa musique avec des musiciens d’horizons divers en apportant sa contribution de pédagogue et d’instrumentiste inspiré. Une musique qui s’écoute avec aisance tant par la chaleur qu’elle dégage que par l’interprétation très pure comme en témoigne cet « Inner Village song » message intérieur transmis par Gérard Marais ... Inner Village Song ... Au fil des plages, on découvre l’étendue du répertoire du guitariste qui a su, pour l’occasion, s’entourer d’un combo de luxe avec Henri texier à la contrebasse, Christophe Marguet à la batterie et Jérémie Ternoy au piano. Des musiciens complices qui jouent leur rôle à fond en laissant quand il faut, le champ libre à Gérard Marais comme sur ce « Latin Breakfast », petit déjeuner latin bien copieux ... Latin breakfast ... C’est en fait à une multitude d’histoires que nous convie Gérard Marais à travers cet album qui n’en finit pas de nous transporter dans une espèce de fluidité chantante extrêmement agréable où l’exploration de paysages nouveaux et souvent mystérieux est finalement réussie. Tel était l’objectif du guitariste. Pour terminer, je vous invite à découvrir quelques mesures du magnifique « Serengeti » où chacun des musiciens donne l’entière mesure de son talent ... Serengeti ...
" l’Ensemble de Guitares "
une horde de jeunes musiciens talentueux et débordant d’énergie dont certains sont en train de faire une percée remarquée (ONJ etc…) sur la scène actuelle.
" l’Ensemble de Guitares "
une horde de jeunes musiciens talentueux et débordant d’énergie dont certains sont en train de faire une percée remarquée (ONJ etc…) sur la scène actuelle.
" Adulte accompli, le mammifère ne joue plus, ou si peu.En l’homme toutefois, être au développement lent, le jeu finement insinué, ayant eu le temps de devenir important, ruse pour survivre autrement qu’en traces, et cherche et parfois trouve, au milieu de conduites d’adulte, une nouvelle organisation ludique.… il y a ce qu’on appelle musique ".
Henri Michaux
… il y a ce qu’on appelle danse Deux personnages en quête du bonheur : une chronique de l’art de vivre au quotidien entre casseroles 3D et lave vaisselle virtuelle. Deux tempéraments qui escaladent la Tour de Babel par la face nord. Vous avez toujours rêvé de comprendre quelqu’un qui ne parle pas la même langue : Avec Infans Ormao, Marais/Maribé l’ont fait.
Photo tiré du concert au studio Charles Trenet de la Maison de la Radio dans le cadre des concerts JAZZ SUR LE VIF de Xavier Prévost. Avec Henri Texier, Jérémie Ternoy et Christophe Marguet
Photo du groupe sextet de sous le vent, couv extérieur de l'album.
Crédit : Mephisto
Photo prise lors d'un concert
Concert France-Musique à la Maison de Radio-France studio 105 "Jazz sur le vif" de Xavier Prevot le 22 décembre 2012 Gerard Marais Quartet avec Henri Texier (contrebasse) Jérémie Ternoy (piano) Christophe Marguet (drums) Gerard Marais (guitare)
Concert France-Musique à la Maison de Radio-France studio 105 "Jazz sur le vif" de Xavier Prevot le 22 décembre 2012 Gerard Marais Quartet avec Henri Texier (contrebasse) Jérémie Ternoy (piano) Christophe Marguet (drums) Gerard Marais (guitare)
Concert France-Musique à la Maison de Radio-France studio 105 "Jazz sur le vif" de Xavier Prevot le 22 décembre 2012 Gerard Marais Quartet avec Henri Texier (contrebasse) Jérémie Ternoy (piano) Christophe Marguet (drums) Gerard Marais (guitare)
Concert à Nancy
Concert à La Maison De La Radio (RADIO-FRANCE) Studio 105 2002 Guitares: Olivier Benoit, Alexis Therain, Gerard Marais, Patrick Duquesnoy, Olivier Lovergne Guitare Basse: Christophe Hache Contrebasse: Nicolas Mahieux Batterie: Guy Gilbert Direction et composition: Gerard Marais
Concert à l'abbaye de Cluny
Avec Gérard MARAIS Guitare, Henri TEXIER Contrebasse, Christophe MARGUET Batterie, Jérémie TERNOY Piano.
"Ce nouvel album « Inner Village » marque un nouveau tournant dans la carrière artistique de Gérard Marais.Son écriture et ses arrangements donnent toute la mesure d’un compositeur mystérieux et évident, tant sur le plan instrumental qu’orc hes t ral. Sa musique est pure et précise, avec une architecture rythmique, un traitement mélodique et harmonique d’où se dégage un lyrisme chaleureux, libre de tout étiquetage. Les musiciens par leur complicité, leur jeu, et le caractère de leur interprétation (Henri Texier à la contrebasse, Christophe Marguet à la batterie et Jérémie Ternoy au piano) servent et apportent au guitariste Gérard Marais une place de soliste à merveille."
avec Steve Swallow, Nicolas Krassik, Vincent Courtois, Renaud Garcia-Fons, Jacques Mahieux.
"Musicien complet et néanmoins discret, Gérard Marais a su bâtir une œuvre en marge des réseaux commerciaux et institutionnels. Sur la guitare, il fait appel à un vaste éventail sonore dont il privilégie ici les aspects les plus acoustiques, à la limite du folk. Improvisateur de haut vol “libre”, c’est aussi un véritable compositeur. Il met ici l’accent sur le côté mélodique des thèmes et sur ce chant intérieur qui le caractérise. Contrairement à la majorité des Américians parachutés sur de nombreux disques de musiciens français pour des collaborations épisodiques ou sans lendemain, Steve Swallow a bossé plus d’un an sur la musique de Gérard Marais en amont de l’enregistrement : concerts avec son groupe, étude préalable des nouvelles compositions. C’est pourquoi il s’intègre si bien à la bande dont il est même l’un des pôles du trio de base avec Gérard Marais et Jacques Mahieux. S’ajoutent ensuite, du quartette au sextette, les cordes du contrebassite Renaud Garcia-Fons, du violoncelliste Vincent Courtois et du violoniste Nicolas Krassik, harmonisées avec ampleur, riches et colorées, passant du jeu contrapuntique à l’improvisation totale avec une énorme générosité sonore. Voilà donc un “paysage” musical qui, minutieusement préparé, dispense fraîcheur et poésie avec un swing ferme mais léger (qu’il est agréable d’entendre un batteur qui ne charge pas...). Un disque qui nous entraîne vers le rêve et provoque aussi la réflexion."
(Jean Buzelin, Jazzman, avril 2002)
Duo Boni/Marais
"Sans ambages, mais avec une intuition partagée qui donne à ces quatre moments (La Belle Vie, Incandescences, le paradoxe de l'acrobate, le rêveur au fil d'or) une profondeur abyssale ou il fait bon se perdre. L'inspiration se propage aux gré des mélodies comme un feu ardent, sans que rien ne puisse arrêter sa course folle - Marais, esquissant à grands coups de médiator dans la matière (flamenco, jazz, blues) des formes reinhardtiennes que contourne, caresse et modèle Boni d'un geste franc et assuré. Soit autant d'instantanés pour un disque de bout en bout littéralement, poétique.""
duo Marais / Garcia-Fons
"Après « Free Songs », retour du duo Marais-Garcia-Fons pour un disque tout acoustique et superbe de bout en bout « Acoustic Songs ». Les chansons acoustiques sont aussi libres que les précédentes ou, plutôt, les mélodies sont libérées par le double envoûtement de la virtuosité et de l’imagination. Marais apparaît tranchant, ciseleur, émetteur très net de notes claires soulignées parfois d’une attaque appuyée ; Garcia-Fons assure, appuie et s’envole avec une agilité, une justesse et une verve insolentes, quels que soient le registre, le tempo et lumières étonnantes et pour suivre ensuite ces lumières jusqu’au point où elles se fondent dans l’éther musical. Les plus célèbres ne sont pas les moins bellemnent transformées : Lonely Women, Pannonica, aux côtés des originales Voleur de nuit ou Rain in the Church signées à quatre mains".
Denis-Constant Martin (Disque d'Émoi ) - Jazz Magazine
Sextet de Gérard Marais avec Jean-François Canape, Yves Robert, Michel Godard, Henri Texier, Jacques Mahieux
"Prélude mélancolique, développement cuivré et funky, mais légèrement distancié : tout est dit d'entrée, dès la première plage. Gérard Marais est décidément un guitariste très singulier, un profil idéal (mais atypique) de musicien qui poursuit sa chimère (une certaine idée de l'art, de la beauté) quand d'autres se perdent en séduction. Plus que séduit, on est touché par cette écriture pour les trois cuivres (tuba, trombone, trompette) qui viennent en renfort de Jacques Mahieux (le batteur) et Henri Texier (le contrebassiste). Et l'on cède aussi à l'expressivité des solistes (le guitariste, mais aussi ses partenaires). Qu'il s'agisse de ce sextette, révélé en 1990 par un cédé intitulé "Katchinas" ou du quartette "Opéra" (saxophone, violoncelle, percussions et guitare). Gérard Marais échappe toujours à la norme et c'est tant mieux. On ne s'étonnera donc pas de le retrouver, (avec notamment Claude Barthélémy et Philippe Deschepper, qui furent memebres naguère de son fameux "Big Band de Guitares") parmi les solistes et compositeurs invités du projet d'ALain Blesing et de Pro Musica, qui rassemble quarante guitare ("But Alors You Are French!", Night & Day)."
Xavier Prévost - Guitares & Claviers
Duo Marais / Garcia-Fons
"De l’Irlande à l’Espagne en passant par les Etats-Unis et l’Europe de l’Est, tout un espace sonore se déploie, lyrique, riche de force et de nuances. Magie de l’improvisation, la connivence et la maîtrise instrumentale des deux comparses sont telles que l’on vient à se demander s’ils n’ont pas tout bonnement joué des compositions écrites noir sur blanc. Free Songs aura été l’occasion de découvrir Gérard Marais, guitariste acoustique inspiré, et Renaud Garcia-Fons, contrebassiste solide et inventif. Un duo rare."
Franck Médioni - GUITARIST
Avec François Corneloup, Vincent Courtois, Youval Micenmacher, Gérard Marais
"Fidèle depuis toujours à une thématique comme à certains des grands maîtres de ces dernières années (Charles Mingus, Carla Bley, Franck Zappa), Gérard Marais sait extraire du Jazz, du rock, de tous les folklores et de la musique contemporaine matière à élaboration d’une œuvre forte et souvent primordiale. Ce nouveau groupe qui vient de remporter un énorme succès à l’Europa Jazz Festival du Mans en 1995 (trois rappels), marque indéniablement sa carrière d’un nouveau souffle… Gérard Marais est un musicien exceptionnel qui propose un des chants les plus lyriques et les plus pertinents du jazz français. Le plus beau succès de l’Europa Jazz 95."
Armand Meignan (Directeur de l'Europa Festival Jazz)
Opéra jazz : musique Gérard Marais, livret Michel Rostain - avec : Claudine Ducret, Michel Arbatz, Samy Saimbert, François Corneloup, Vincent Courtois, Youval Micenmacher, Gérard Marais
"Alors que la musique de scène est au service du texte et de l’action, comme un décor, la partition d’opéra est ce texte même – mettre en scène un opéra consiste d’abord à mettre en scène une partition musicale. Il faut donc qu’elle est sa propre logique, et un rôle fonctionnel, qu’elle serve l’histoire, les personnages, qu’elle soit écran, miroir caisse de résonnance. J’avais un cahier des charges très précis : quatre musiciens, une chanteuse, un chanteur et un comédien. J’ai trouvé çà très excitant et je suis content d’avoir choisi le casting qui est là. La scène musicale française est très riche. Claudine Ducret est une colorature exceptionnelle. Michel Arbatz, dont la voix m’émeut, vient, lui, de la chanson française – je l’ai découvert dans un disque consacré à Robert Desnos. Quant à Samy Saimbert, son rôle était taillé « sur mesure » : un personnage Lewiscarollien mâtiné de Spike Lee, sorte de journaliste qui développe un parler – chanter complètement rythmique. Quant aux musiciens, il fallait des instruments aux registres très larges, de vrais interlocuteurs des voix. Je souhaitais aussi un équilibre entre instruments acoustiques et amplifiés, une trame favorable aux voix mais qui puisse être fortissimo – c’est quand même un opéra !"
Propos recueilli par Franck Médioni - Séclection Jazz Magazine
Avec Renaud Garcia-Fons, Jacques Mahieux, Youval Micenmacher, Dominique Pifarely, Louis Sclavis, Claude Tchamitchian, Gérard Marais
"Comme une façon de méditer l’urgence, le swing apparaissant à mi-chemin tel une panacée. Danses aux rythmes de conversation pour une musique du monde, parce que précisément libre de tout étiquetage."
Philippe Carles (Disque d'Émoi) - Jazz In Time
Trio Marais - Bex - Romano
"Lorsque ces trois jazzmen fondèrent ce groupe au début des années 90, le résultat musical fut si enthousiasmant que François Lacharme décida d’enregistrer un disque pour laisser une trace durable : groove félin, phrases inspirées autant par le bebop que par le rock instrumental ainsi qu’une envie de jouer chevillée au corps allaient préfigurer une esthétique plus libérée au sein du jazz « made-in-France ».
Patrick Frémeaux
Sextet de Gérard Marais avec Jean-François Canape, Yves Robert, Michel Godard, Henri Texier, Jacques Mahieux
"Aussi bien sur le plan instrumental qu’orchestral. C’est ainsi que dans ce disque, qui ne ressemble à aucun autre, il a créé une formule orchestrale insolite : une trompette Jean-François Canape, un trombone Yves Robert, un tuba Michel Godard et une rythmique avec Henri Texier à la contrebasse et Jacques Mahieux à la batterie, Marais à la guitare assurant une liaison entre la section rythmique et les soufflants, liaison d’autant plus efficace qu’il est lui-même un mélodiste aussi subtil que personnel[...]"
Jean Wagner - Sélection Télérama
Big band de guitares de Gérard Marais avec Claude Barthélémy, Raymon Boni, Philippe Deschepper, Philippe Gumplowicz, Jacques Panisset, Benoît Thierbergien, Colin Swinburne, Frédéric Sylvestre (guitars), Jean-Luc Ponthieux (basse & double-basse), Jacques Mahieux (drums)
"Le Big band de guitares (enregistré en 1984) a marqué l’histoire de la guitare six cordes. Ce fût une des premières entreprises (du monde) à réunir autant de guitares (neuf au total) qui gambadent du rock au free, en passant par tous les états du Jazz".
Fara C. (Sélections disques)- L'humanité
Sur un texte d'Enzo Cormann avec Enzo Cormann (récitant), Jean-Marc Padovani, Youval Micenmacher et Gérard Marais(co-direction)
"Ce spectacle est une alternative à la représentation traditionnelle du théâtre, souligne Enzo Cormann. Avec la possibilité de produire quelque chose d'épuré sur le plan de l'image et de convoquer davantage l'imaginaire de l'auditeur. C'est très important dans une période où le théâtre privilégie le monumentalisme et une profusion de signes, comme une poussée de fièvre dans laquelle je ne me reconnais plus.» A travers une instrumentation originale (guitare-synthétiseur, zarb, sax, notamment) et un texte intense dont le blues vous colle à la peau, ces quatre solistes vous ravissent dans les mystères de leur poésie."
Trio Levallet-Marais-Pifarely
Une grande partie de la programmation d’Instants Chavirés sollicite des réseaux constitués de musiciens, d’abord issus de l’avant-garde consacrée (Zhivaro, Transes Européennes, Incidences) puis formés par des « bandes » de la jeune avant-garde que le club contribue à établir (Astrolab, Hask, Mercoledi). Le collectif Zhivaro est constitué en 1987 de six des musiciens les plus réputés de l’avant-garde consacrée, parmi les têtes de proue de la scène du Dunois : Henri Texier, Gérard Marais, Jacques Mahieux, Didier Levallet, Sylvain Kassap, Claude Barthélémy. A Instants Chavirés, les 15 soirées « Zhivaro » sauf une (avril 1991-février 1995) comportent un ou deux invités, prélevés pour 3 d’entre eux parmi la jeune garde (Julien Lourau dès juin 1991, Guillaume Orti en mars 1992, Steve Arguëlles en mai 1994), et surtout 19 parmi les réseaux constitués avant ou surtout avec le Dunois : Gunter Sommer, Jean-François Canape, Michel Godard, Christian Lété, Glenn Ferris, Jacques Di Donato, Steve Lacy, Michael Riessler, Jean-Luc Ponthieux, Manuel Denizet, Jacques Bolognesi, François Corneloup, André Jaume, Aldo Romano, Jacques Veillé, Philippe Deschepper, Daunik Lazro, Han Bennink, Evan Parker.
Duo Boni / Marais
Joseph Dejean - Gérard Marais
Ces deux musiciens sont dès lors régulièrement associés, en particulier pour de mémorables duos dont témoigne l'album Duo enregistré avec la participation de Jef Gilson pour la marque Open
Avec François Méchali, Gérard Marais et Bertrand Gauthier
Dharma Quintet avec Jeff Sicard, Michel Gladieux, Patricio Villaroel (Compose piste A, B1, B2), Jacques Mahieux, Daniel Vallancien et Gérard Marais - Jean-François Sicard compose piste B3
"Après le sextet avec les cuivres de Katchinas et le trio très classique de Poisson Nageur, Gérard Marais nous revient avec une série de cinq duos et de dix trios en compagnie de quelques-uns des musiciens qui ont jalonné son parcours musical. Les duos avec Youval Micenmacher sont l'occasion pour Marais d'explorer, sur les climats colorés créés par les percussions, toutes les potentialités de la guitare-synthé avec sonorités proches, tantôt des steel-drums (Etrusque), des rifs de cuivres (News From Jerico) ou des nappes de synthétiseur (Samourai). Sur Hôtel Alep en duo avec Dominique Pifarely, il passe à la guitare acoustique pour un thème aux accents folk, tandis qu'avec Louis Sclavis aux clarinette et clarinette-basse, il crée sur Zarb, partie 1, une atmosphère orientale. Par contre, Der Klein Hase joué en trio avec Sclavis et Pifarely, est très proche des climats recueillis de la musique de chambre. Dans les trios avec Renaud Garcia-Fons et Youval Micenmacher (plages 4, 5, 14), la guitare électrique du leader dialogue avec l'archet de l'ex-bassiste de l'O.N.J et de l'Orchestre de Contrebasses, tandis que, dans les trios avec Claude Tchamitchian, un contrebassiste révélé par André Jaume et avec Jacques Mahieux, le vieux complice du collectif Zhivaro, Marais fait alterner ballades mélodiques (plages 8, 10,11) et tempos rapides proches du répertoires de Katchinas avec guitare-synthé tonitruante (plages 2, 6, 15). En totale complicité avec ses partenaires, Gérard Marais nous propose un très bel album axé essentiellement sur la guitare et ses couleurs chatoyantes : un travail d'orfèvre".
Claude Loxhay
"Guitariste de type investigateur éclectique, Gérard Marais n’a cessé d’animer la scène du jazz français depuis son apparition sur celle-ci, à l’aube des années 70. D’abord en tant que membre du Dharma, groupuscule pionnier du free jazz hexagonal, ensuite comme sideman ponctuel de Michel Portal, notamment au moment de l’enregistrement de l’album Splendid Yzlement. Concepteur de duos insolites (avec ses pairs gratteurs Joseph Dejean ou Raymond Boni), accompagnateur de Colette Magny, fondateur d’un big band de guitares avec huit virtuoses du manche, compositeur de l’opéra jazz la Baraque Rouge et de la BO du film de Robert Kramer le Grand Jour, Gérard Marais, né à Enghien les Bains en 1945, prône par -dessus tout le mélange des genres, jusqu’à la juxtaposition, voire l’enchevêtrement. Sans pour autant éviter les contraintes thématiques. Ainsi, ce Natural Reserve, conçu en sextette, repose-t-il sur une instrumentation essentiellement constituée de cordes (seul le percussionniste Jacques Mahieux bénéficiant d’une dérogation), avec, en tête de délégation, le bassiste Steve Swallow, dont l’entente exemplaire avec son employeur du moment débouche sur la confection d’un disque passablement vivifiant."
Serge Loupien
"Il en est des disques de jazz comme du reste de la production phonographique généraliste. Certains, deux ans à peine après leur commercialisation, paraissent déjà totalement caducs, risibles même.
D'autres au contraire, peu évidents, voire inaccessibles, à première écoute, se bonifient et finissent par séduire avec le temps.
"La Belle vie", duo rassemblant les forces novatrices de deux guitaristes majeurs de la scène jazzistique française dite "avant-gardiste" (entre soixante quinze et quatre vingt cinq, pour schématiser) ne rentre lui dans aucune de ces deux catégories.
Enfin publié vingt ans après avoir été enregistré (au festival de Lauzerte), il demeure en effet une merveille de fraîcheur, exactement comme s'il venait tout juste d'avoir été réalisé. Peut être parce qu'il est tout simplement dédié "à Chaplin, à l'enfance et au printemps", trois dédicataires communément connus pour ne pas engendrer le rancissement ni la mélancolie.
Peut-être aussi parce qu'il permet de relativiser l'apport créatif de guitaristes actuellement en vogues auprès des instances festivalières, tels Russell Malone, par exemple, Ronny Jordan ou encore Peter Jordan ou encore Peter Bernstein. Tous gens fort estimables, certes, humainement sympathiques et techniquement irréprochables, mais qui se contentent la plus part du temps d'aligner de vieux clichés pas tout à fait défroissés.
Un peu comme un Goncourt qui serait rédigé en vieux français. Gérard Marais et Raymond Boni, eux improvisateurs nés que Thurston Moore, le leader discophile de Sonic Youth, tient en haute estime, jouent de leurs instruments de manière ludique, sans se soucier des tendances en vogue ni des éventuels impératifs commerciaux qu'un tiers pourrait leur dicter.
Guère portés non plus sur cet esprit compétiteur cher aux inconditionnels des jam sessions d'antan, ils s'attachent à privilégier sans cesse cette complicité qui les unit en dépit de la diversité de leur backgrounds, plus contemporain chez le Parisien, plus flamenquiste chez le Toulonnais. Avec, comme unique repère commun, l'héritage revendiqué d'un gitan, Django Reinhardt. Dont ils ont su transposer, l'une des vertus essentielles: la prodigalité.".
Serge Loupien
"On connaît le goût du risque et de l'aventure qui a toujours (depuis le Dharma en fait) caractérisé la démarche musicale du guitariste (et chef d'orchestre) Gérard Marais, jusqu'à l'aboutissement (provisoire) constitué par un fameux big band de guitares (incluant dans ses rangs les Claudes Barthélemy, Raymond Boni, Philippe Gumplowicz, Frédéric Silvestre et autres Philippe Deschepper), dont Sagittaire, publié en 1984 chez MFA, demeure la seule trace enregistrée. Infatigable explorateur, cette espèce de Livingstone de la six cordes acoustique ou électrifié n'en finit donc pas de multiplier les expériences depuis que Michel Portal (Splendid Yzlment) et Stu Martin (Sunrise) lui ont transmis le virus de l'investigation instrumentale qui l'a conduit à fréquenter des gens aussi dissemblables que Burton Greene, Joseph Dejean, Bernard Vitet, Colette Magny ou Mike Westbrook, et à entreprendre des projets pour le moins ambitieux, telle la composition de la musique de deux opéras jazz : La Baraque rouge et Mister Cendron. Devenu, en 1991, figure inaugurale d'un nouveau label, Hopi, avec un album (Est) qui à fait l'unanimité auprès de la critique, Gérard Marais poursuit désormais ses activités au sein de ce même label, via notamment Free Songs, gravé en compagnie de Renaud Garcias-Fons, contrebassiste de formation classique choisi par Claude Barthélemy en 1990 afin d'assurer une partie de la rythmique de l'Orchestre national de Jazz qu'il était en train de monter. Conséquence de cette collaboration entre deux musiciens qui se connaissent à la perfection (Garcia-Fons était également présent sur Est): un album intimiste et coloré, aux climats complémentaires et au parfum éminemment méditerrannéen (le bassiste uilise un instrument à cinq cordes) qui devraient combler tous les amateurs de guitare, pour peu que ceux-ci s'avouent un peu exigeant et surtout rétifs aux poncifs et aux clichés".
Serge Loupien
"Gérard Marais et Steve Swallow
Comment situer la réserve, le retrait de Gérard Marais (compositeur important, guitariste) sans parler de sa présence.
Constante et rappelée depuis trente ans. Tout le bruit qu’on en fait n’a finalement pas réussi à étouffer la musique : ici servie par Steve Swallow (un des bassistes essentiels à l’esprit et à la résistance de ces dernières décennies), donc servie par un interprète de haut vol qui a suivi attentivement le projet, relayé par un Jacques Mahieux au jeu si singulier (batterie), Natural Reserve donne toute la mesure d’un compositeur mystèrieux et évident. Au fond, la musique aurait pu prendre cette voie.
On n’en serait pas là. Et c’est bien le moment de retourner aux guetteurs, à ceux qui, comme Gérard Marais, discrètement font signe, nous orientent, et qu’on ne veut pas voir.".
François Marmande
"Depuis dix ans, Zhivaro se faufile dans les programmations. A chaque fois, ce collectif de six solistes-compositeurs se réinvente, attentif à ne pas se figer en un spectacle dont le scénario finirait par être écrit à l'avance. Vendredi 27 février, c'est au Forum culturel du Blanc-Mesnil que Zhivaro a montré sa grosse envie de musique. Et durant plus de trois heures, ce concert d'ouverture de Banlieues bleues a multiplié les surprises et les relances, belle introduction à un festival dont la programmation s'attache à faire oublier les sous-chapelles de la musique, et plus particulièrement du jazz.
Zhivaro avait tout pour ne pas durer. Les musiciens qui le composent ont chacun leur propre formation : deux guitaristes, Claude Barthélémy et Gérard Marais ; deux contrebassistes, Didier Levallet et Henri Texier ; un clarinettiste-saxophoniste, Sylvain Kassap, et un batteur-chanteur, Jacques Mahieux. Partout en Europe, on les demande : ils vont et viennent. Avec ça, l'instrumentation de l'orchestre rend périlleuse la composition d'un répertoire sur la durée. Zhivaro n'est pas un groupe, plutôt un collectif, rassemblement irrégulier où, au gré des idées, chacun amène un projet, d'autres musiciens, des artistes d'autres disciplines.
LA JOIE DU DIALOGUE
Seul point commun aux concerts Zhivaro : la préparation. Zhivaro amène déjà la musique, avant la scène, comme pour évoquer ce qui suivra. Dans différents coins du Forum culturel, on trouve un ou deux musiciens, des élèves du conservatoire du Blanc-Mesnil dirigés par le tromboniste Thierry Madiot, l'un des invités de Zhivaro. Ce genre de choses, on en a vu beaucoup. La question, pour les musiciens, n'est pas tellement de les réussir, mais plutôt de croire en leur existence. Zhivaro y croit. Comme à cette manière de jouer au milieu du public, dans des recoins de la salle de concert. Lors de cette soirée inaugurale, cela arrivera juste au bon moment.
Des musiques, Zhivaro en a plein la tête, les doigts, le coeur. Le groupe fait sonner une sorte de fanfare dans la filiation des grands orchestres libertaires avec l'apport de Madiot, du tubiste Michel Massot, du trompettiste Mathieu Michel et du saxophoniste Evan Parker ; un trio de cordes acoustiques (Barthélémy, Marais, Texier) ; des solos : Madiot, et tout un appareillage de tuyaux et d'appeaux ; Jean-Pierre Drouet, lié « à corps et à cris » avec ses percussions ; Jacques Mahieux, qui fait chanter ses toms et ses cymbales ; Evan Parker, dont les interventions en souffle continu sont d'intenses et hallucinants moments de grâce. Il y a du free, du jazz West Coast, du blues, mais jamais vraiment dans le texte.
A certaines voltiges et pétarades d'autres concerts, Zhivaro a préféré la présence du comédien Jacques Bonnaffé. Il est venu, avec deux acteurs aux gestes de danseurs, coiffé d'un melon, en veston noir ou drapé dans une robe rose de diva. Il lit des textes de Vialatte, désopilants, où il est question de pâte d'anchois, de zouave de l'Alma traversant l'oued, de l'Auvergne qui produit des ministres, des fromages et des volcans. Il chante, la voix cassée, des idioties des années 30. Il nous fait rire sans empiéter sur la musique, participant, à son rythme, à cette joie du dialogue, de la vérité musicale qui a été la marque de tous les airs de la soirée.
".
Sylvain Siclier
"Deux états du jazz contemporain en deux quartettes. En première partie, la formation du guitariste Gérard Marais qui compose de douces et parfois tristes mélodies. Dans son quartette, Vincent Courtois au violoncelle et François Corneloup au saxophone amènent leur enthousiasme et Youval Micenmacher toute sa science d'une percussion née dans la diversité de l'Orient. En deuxième partie, le maître des tambours, Max Roach, témoin en colère des douleurs du peuple afro-américain, l'une des consciences du jazz. Max Roach continue de réinventer son histoire et celle de la musique. Après des cordes, des chants, ou un ensemble de percussions, son intérêt se porte vers un quartette sans piano avec le saxophoniste Odeon Pope, le trompettiste Tyrone Brown".
Sylvain Siclier
"Réserve naturelle ou, plutôt, jardin secret, tant Gérard Marais cultive ici, à l’abri de toute tempête “marketing”, un univers aux mutiples couleurs et ramifications : cordes et bois mêlés, jazz “de chambre” (le trio Garcia-Fons-Krassik-Courtois enveloppe l’ensemble du répertoire d’un écrin “impressionniste”), mélodies indiennes (sous l’archet du viloloniste), évocation folk (My Taylor Is James)... Douze originaux “à tiroirs”, succession de séqences “atmosphériques”- planantes, incisives, claires ou ombragées - qui donnent le tournis sous les doigts véloces du guitariste : avec Steve Swallow (toujours plus guitariste dans l’âme!), il trouve un alter ego et compagnon de route idéal. Une bien belle rencontre placée, en toute simplicité, sous le signe du plaisir de jouer.".
Jérôme PLasseraud
"Je suis content que ce disque sorte enfin. Il est bien mastérisé. C'est plus qu'un témoignage d'une époque: un duo qui fonctionnait remarquablement. Il s'agit de guitare et rien d'autre. Ce sont deux musiciens importants pour moi. Le premier disque solo que j'ai écouté, c'était "L'oiseau, l'arbre, le béton" de Boni. J'avais quatorze ans. Ca m'avait terriblement plus. Je reste très reconnaissant envers ces générations de musiciens en France qui avant nous, ont rendu possible ce genre de démarche. Marais concilie la guitare jazz, dans tout ce qu'elle a de traditionnel, avec des envolées singulières. Dans cet enregistrement, son style opère une synthèse. C'est très fort. Quant à Boni, si j'avais été son aîné, je l'aurai engagé pour enregistrer un album de rhytm and blues Il est l'un des grands guitaristes rythmiques du monde… juste après Keith Richards, des Rollings Stones.".
Claude Barthélemy
"Ici, aucun plan, aucune stratégie, ni préméditation. Seulement deux guitaristes qui se connaissent bien, pour s'être croisés à plusieurs reprises ("Concert au Totem" leur premier disque en duo date de 79), et qui choisirent en ce jour d'août d'enregistrer, au festival de Lauzerte, ce concert totalement improvisé. Sous l'oeil des spectateurs et du photographe Guy Le Querrec, Gérard Marais et Raymond Boni immortalisent ce qu'il y a lieu d'appeler une conversation, avec tout ce qu'elle implique de sous-entendus, évocations et facéties, réjouissances, imprévus. Sans ambages, mais avec une intuition partagée qui donne à ces quatre moments (La Belle Vie, Incandescences, le paradoxe de l'acrobate, le rêveur au fil d'or) une profondeur abyssale ou il fait bon se perdre. L'inspiration se propage aux gré des mélodies comme un feu ardent, sans que rien ne puisse arrêter sa course folle - Marais, esquissant à grands coups de médiator dans la matière (flamenco, jazz, blues) des formes reinhardtiennes que contourne, caresse et modèle Boni d'un geste franc et assuré. Soit autant d'instantanés pour un disque de bout en bout littéralement, poétique.".
Jérôme Plasseraud
"Ces trois-là se connaissent depuis longtemps. La preuve : ils étaient déjà en ensemble le 10 juillet 1971 au studio Davout. ILs avaient une bonne raison pour cela : Michel Portal enregistrait avec eux et quelques autres - Howard Johnson. Jouk Minor, Runo Erickson-, "Splendid Yzlment", disque qu'il faut bien qualifier d'historique. Ving-six ans plus tard, Marais, Phillips et Favre ont quelques cheveux blancs en plus (ou en moins), mais leur musique n'a que des saveurs supplémentaires, les plus riches, les plus subtiles, les plus raffinées qui soient. Qu'ils vous enchantent par tous les moyens sonores possibles la Lonely Woman 'Ornette ou inventent purement et simplement leur univers partagé, chacun des paramètres dont la musique est faite - vélocité et dynamique, distorsion et pureté, swing et tension, fragilité et certitude...- est à la fois si maîtrisé et si risqué qu'on en reste comme suspendu, porté par une force supérieur. De fait, lorsque la musique s'étient définitivement après un rappel (pour une fois pas de circonstance, mais vraiment nécessaire pour reprendre pied sur terre), on reste abasourdi un instant avant de revenir au monde normal, où les sons ne sont que des yons, pas de la musique".
Daniel Soutif
"Pour qui se souvient des "doux duos" d'Haden (Charlie), ces chants libres, tête-à-tête sans autres entraves ou ecnsurés que celles des corps et âmes, semblent se développer avec une gourmandise, une passion, une violence vraie proches des dialogues-manifestes du contrebassistes de Shenandoah. De Sevilla en Bosnia et via Guernica, cordes et mains parcourent et commentent les cris de la planète, croisent l'errance, le mélodisme chaleureux d'un naguère compagnon d'Haden - Another Don (for Don Cherry)- Et n'en finissent pas de se tendre...Comme une façon de méditer l'urgence, le swing apparaissant à mi-chemin tel une panacée. Danses aux rythmes de conversation pour une musique du monde, parce que précisément libre de tout étiquetage.
Philippe Carles
"Musicien complet et néanmoins discret, Gérard Marais a su bâtir une œuvre en marge des réseaux commerciaux et institutionnels. Sur la guitare, il fait appel à un vaste éventail sonore dont il privilégie ici les aspects les plus acoustiques, à la limite du folk. Improvisateur de haut vol “libre”, c’est aussi un véritable compositeur. Il met ici l’accent sur le côté mélodique des thèmes et sur ce chant intérieur qui le caractérise. Contrairement à la majorité des Américians parachutés sur de nombreux disques de musiciens français pour des collaborations épisodiques ou sans lendemain, Steve Swallow a bossé plus d’un an sur la musique de Gérard Marais en amont de l’enregistrement : concerts avec son groupe, étude préalable des nouvelles compositions. C’est pourquoi il s’intègre si bien à la bande dont il est même l’un des pôles du trio de base avec Gérard Marais et Jacques Mahieux. S’ajoutent ensuite, du quartette au sextette, les cordes du contrebassite Renaud Garcia-Fons, du violoncelliste Vincent Courtois et du violoniste Nicolas Krassik, harmonisées avec ampleur, riches et colorées, passant du jeu contrapuntique à l’improvisation totale avec une énorme générosité sonore. Voilà donc un “paysage” musical qui, minutieusement préparé, dispense fraîcheur et poésie avec un swing ferme mais léger (qu’il est agréable d’entendre un batteur qui ne charge pas...). Un disque qui nous entraîne vers le rêve et provoque aussi la réflexion.".
Jean Buzelin
"Batailleur, tenace, obstiné, éternel insoumis, Gérard Marais représente le type même de l'artiste libre, celui qui court devant pour faire vivre. S'il est depuis longtemps un guitariste aux couleur particuliérement subtiles, il est devenu au fil d'albums remarquablement inteligents, un musicien qui développe un univers farouchement original. Et particulièrement sensible"
Professionnel depuis ving-cinq ans suite à un plongeon dans le grand bain en 1971 (entrée dans le Dharma Quintet, participation à "Splendid Yzlment", le disque mythique de Michel Portal), Gérard Marais ne s'est jamais dispersé, refusant studio et accompagnement pour leur préférer l'enseignement, là où l'ont peut communiquer et livrer des connaissances. À cinquante ans passés, Gérard Marais est un musicien vivant, qui peste aussi bien contre les scléroses du jazz actuel dont il sait pourtant reconnaitre les talents (Vincent Courtois, François Corneloup, Renaud Garcia-Fons....), que contre le milieu, le système, les conventions, la démission de la critique, l'insupportable besoin de justifier ses choix, justifier sa musique, justifier son art, comme si on lui refusait le droit d'exister, de jouer et de composer du jazz. Gérard Marais est un créateur de jazz, quelqu'un qui a fait un choix durant sa jeunesse et a trouvé dans cet esprit musical la liberté, les formes, les moyens et les possibilités de s'exprimer. Ça tombait bien, l'effervescence des années 60, les remises en question, les éclatements successifs donnaient du champ aux expressions artistiques, et donc suffisamment d'ouverture et de souplesse au jazz pour permettre à un jeune guitariste d'en épouser les soubresauts, de jouer à l'intérieur et à l'extérieur des règles, avec la conscience de ce que représentait le jazz, de ce qu'il véhiculait mais aussi imposait : on ne joue pas avec le jazz. Son parcours exigeant et la lucidité de sa démarche en témoignant : Joseph Dejan, Raymond Boni, François Méchali, Stu Martin, Jean-François Canape, Dominique Pifarély, Yves Robert, Michel Godard, Jean-Marc Padovani, Youval Micenmacher...sont des gens avec qui il a echangé, partagé et partage toujours. Ils sont sa famille musicale, ses compagnons de lutte et de plaisir, de ceux qu'on retrouve à chaque moment d'une carrière, d'une vie; le collectif Zhivaro qu'il anime avec Didier Levallet, Henri Texier, Jacques Mahieux, Claude Barthélémy et Sylvain Kassap en est un admirable exemple. Nombreux sont les duos, trios, quartettes avec eux comme d'autres, plus ponctuel mais aussi clairs dans les choix: Barre Philipps, Pierre Favre, Louis Sclavis, André Jaume, Tony Coe, Les Westbrooks, Joe McPhee, Gunter Sommer, Steve Lacy, Aldo Romano...Gérard Marais ne se contente pas de saisir les opportunités, il les suscite, n'attend pas, agit, et toute son évolution musicale en témoigne. À partir d'un jeu de guitare extrêmement personnel, il a tissé des lignes, conduit des mouvements qui lui ont permis jour après jour de bâtir sa propre musique. Partant de l'élémentaire- la recherche et le travail du son - il a projeté en grand format les réseaux, les masses, les couleurs qu'il a développées, étirées (voir l'élasticité de son jeu instrumental), architecturées, leur donnant une dimension orchestrale. Marais est un veritable compositeur et un conducteur d'orchestres. Comme il possède une science rare et un amour des teintes, des nuances et des tons raffinés, on le dit coloriste, peintre de tableaux sonores, amoureux du chant et de la mélodie. Mais il est jazzman pour une autre raison, plus cachée et peut être plus importante : le sens du tempo, du battement intérieur qui sous-tend ses improvisations comme ses arrangements et ses compositions, ce rythme sur lequel la musique peut se construire, se distribuer, signifier et vivre. C'est ce qui fait que Marais est de la trempe des grands organisateurs de musique, de ceux qui savent relier les propositions entre elles, les associer, les confronter, les heurter. On pourrait enfin penser que Gérard Marais à volontairement choisi une voie (étroite?), celle du "jazz français". C'est parce qu'il a réussi à marier les deux termes, intégrer à une culture de passion une sensibilité et des idées qui viennent de ses propres racines, de l'air traditionnel à l'opéra. Non seulement la démarche n'est ni réductrice ni protectionniste, mais elle donne au contraire l'exemple d'une réussite artistique qui ouvre vers un monde de possibles. Il suffit d'écouter sa musique : perpétuellement sur le fil qui sépare le jeu de l'exigence, l'aisance de la douleur, la sophistication de la violence, elle démontre qu'on peut faire de ce jazz (même français !) une musique originale, une musique qui tend vers l'harmonie.
Jean Buzelin
"Le moins que l’on puisse dire c’est que le duo guitare-contrebasse n’est pas courant. Gérard Marais l’un des plus passionnants guitaristes européens du moment qui du solo au big band de guitares, a talonné le jazz de ces vingts dernières années, s’est lancé dans l’aventure en compagnie du jeune contrabassiste Renaud Garcia-Fons. Aucune partition sur le pupitre si ce n’est quelques mélodies glanées ça et là dans l’imaginaire de chacun : place à l’improvisation, au risque de l’éphémère, au jeu du duo. Les cordes s’entremêlent harmonieusement, dialoguent, se provoquent. De l’Irlande à l’Espagne en passant par les Etats-Unis et l’Europe de l’Est, tout un espace sonore se déploie, lyrique, riche de force et de nuances. Magie de l’improvisation, la connivence et la maîtrise instrumentale des deux comparses sont telles que l’on vient à se demander s’ils n’ont pas tout bonnement joué des compositions écrites noir sur blanc. Free Songs aura été l’occasion de découvrir Gérard Marais, guitariste acoustique inspiré, et Renaud Garcia-Fons, contrebassiste solide et inventif. Un duo rare."
Franck Médioni
"Gérard Marais : Narural Reserve. Une sorte d’antidote au disque ci-dessus. Non que celui-ci offre des charentaises. Mais la réserve naturelle du guitariste Gérard Marais, la complicité affectueuse de Steve Swallow, les cordes occasionnelles de Renaud Garcia-Fons, Vincent Courtois, Nicolas Krassik, et la batterie attentionnée de Jacques Mahieux offrent un voyage de plaisance, avec ce qu’il faut de surprises."
Michel Contat
"Le guitariste Gérard Marais a su étonner les amateurs par sa lucidité. Sa démarche démontre, une intelligence musicale peu commune. Rigoureux sur le rythme et le phrasé, il a tenté, par de multiples moyens (aucun instrument n'a été affecté par les trouvailles électroniques que la guitare), d'effectuer des recherches sur la sonorité. Aussi bien sur le plan instrumental qu'orchestral. C'est ainsi que dans ce disque, qui ne ressemble à aucun autre, il a créé une formule orchestrale insolite : une trompette Jean-François Canape, un trombone Yves Robert, un tuba Michel Godard et une rythmique avec Henri Texier à la contrebasse et Jacques Mahieux à la batterie, Marais à la guitare assurant une liaison entre la section rythmique et les soufflants, liaison d'autant plus efficace qu'il est lui-même un mélodiste aussi subtil que personnel. Nous retrouvons cet univers que symbolise le titre d'un de ses thèmes, Cassavetes. En se plaçant sous le patronnage de ce cinéaste de la fragilité et de la fêlure, de la douleur pudique et de la souffrance discrète, Gérard Marais mêle à la gravité du ton l'absence d'exhibitionnisme. Il faut à l'auditeur du talent pour aimer Marais. Mais la beauté et à la mesure de l'effort exigé."
Jean Wagner
"Nous voilà rajeunis avec ce disque de 20 ans où la passion s'exprime, enregistré par deux acrobates de la guitare, très complémentaires dans leurs joutes musicales: Gérard Marais, passé maître dans le mélange des genres et surtout plus moelleux, et Raymond Boni, plus aventurier. Il s'agit donc de bandes enregistrées lors de concerts d'août 81 à Lauzerte, 4 improvisations où certains thèmes resurgissent: "Nuages", "Je cherche Après Titine", plus des originaux de chacun. Un véritable saut à l'élastique où ces deux virevolteurs des sons font des prouesses. Ils étaient déjà en avance car cette musique n'a pas pris une ride.".
"Prélude mélancolique, développement cuivré et funky, mais légèrement distancié : tout est dit d'entrée, dès la première plage. Gérard Marais est décidément un guitariste très singulier, un profil idéal (mais atypique) de musicien qui poursuit sa chimère (une certaine idée de l'art, de la beauté) quand d'autres se perdent en séduction. Plus que séduit, on est touché par cette écriture pour les trois cuivres (tuba, trombone, trompette) qui viennent en renfort de Jacques Mahieux (le batteur) et Henri Texier (le contrebassiste). Et l'on cède aussi à l'expressivité des solistes (le guitariste, mais aussi ses partenaires). Qu'il s'agisse de ce sextette, révélé en 1990 par un cédé intitulé "Katchinas" ou du quartette "Opéra" (saxophone, violoncelle, percussions et guitare). Gérard Marais échappe toujours à la norme et c'est tant mieux. On ne s'étonnera donc pas de le retrouver, (avec notamment Claude Barthélémy et Philippe Deschepper, qui furent memebres naguère de son fameux "Big Band de Guitares") parmi les solistes et compositeurs invités du projet d'ALain Blesing et de Pro Musica, qui rassemble quarante guitare ("But Alors You Are French!", Night & Day)."
Xavier Prévost